Aider son enfant à traverser l’énurésie avec douceur et confiance
Comprendre l’énurésie : plus qu’une question de vessie
L’énurésie est un trouble fréquent, et il est essentiel de le replacer dans un contexte développemental global. On parle d’énurésie primaire lorsque l’enfant n’a jamais été propre la nuit, et d’énurésie secondaire lorsqu’elle revient après une période de continence. Dans les deux cas, le phénomène n’est pas lié à une volonté consciente.
L’hypothèse de l’immaturité neurologique est souvent avancée. Mais bien souvent, des facteurs émotionnels ou contextuels viennent s’ajouter : naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur, séparation des parents, changement d’école, stress, anxiété diffuse, hypersensibilité, difficultés relationnelles...
L’enfant qui fait pipi au lit ne le fait pas exprès. Il n’a pas le réflexe de se réveiller, ou ne parvient pas à se détendre suffisamment pour garder le contrôle. Il peut même être dans un sommeil très profond qui rend difficile l’intégration du signal physiologique.
La culpabilisation ou la honte aggravent le trouble. Plus l’enfant se sent jugé, moins il parvient à se faire confiance.
L’accompagnement par l’hypnose : une approche douce et symbolique
L’hypnose Ericksonienne est particulièrement adaptée aux enfants. Elle utilise leur langage naturel : l’imaginaire. Plutôt que d’analyser ou d’interroger, elle invite à jouer, ressentir, explorer.
Lors d’une séance, l’enfant peut entrer dans un monde symbolique où son corps devient un allié, où les peurs se transforment, où l’eau retrouve sa place. On ne parle pas directement d’urine ou de vessie : on parle de fleuve, de barrage, de dragon, de lac intérieur, de pouvoir secret.
Les enfants accueillent ces images avec une facilité déconcertante. Ils peuvent y puiser des ressources nouvelles, activer des changements sans se sentir forcés.
Parfois, une ou deux séances suffisent à amorcer un tournant. D’autres fois, un accompagnement plus progressif permet de poser des repères, de ritualiser l’endormissement, de restaurer l’estime de soi.


Le conte du petit dragon qui apprivoisait la nuit (version courte)
Ce conte peut être lu le soir, ou écouté sous forme d’audio. Il agit comme une métaphore symbolique, sans mention directe de l’énurésie.
Il était une fois, dans une vallée lointaine, un petit dragon nommé Lume. Ce qu’il redoutait, lui, ce n’était pas les orages ou les monstres... c’était la nuit. Quand le ciel devenait indigo, Lume ressentait une tension dans son ventre. Parfois, une petite flaque venait mouiller sa couche de mousse.
Un soir, un vieux dragon argenté apparut dans le brouillard. C’était le veilleur des brumes. Il montra à Lume un rituel magique : respirer doucement, poser une patte sur son cœur, et imaginer une pierre qui fond dans une source chaude.
Soir après soir, Lume apprit à se faire confiance. Il comprit que même s’il ne réussissait pas toujours, il progressait. Et cela, c’était sa plus belle victoire.


Ce que votre enfant peut en retenir
Ce type de conte ouvre une porte symbolique. Il permet à l’enfant de :
s’identifier à un héros bienveillant,
transformer ses sensations en images sécurisantes,
se sentir compris sans qu’on lui parle de son “problème”,
ritualiser le moment du coucher,
se reconnecter à ses capacités intérieures.
C’est une façon douce de dire : "Tu n’es pas seul. Tu peux apprendre à faire autrement. Et tu es déjà en train d’avancer."
L’enfant gagne en autonomie émotionnelle. Il peut petit à petit transformer la honte en fierté, l’inquiétude en confiance, le réflexe involontaire en capacité régulée. Cette transformation passe souvent par des petits rituels, des objets symboliques, des encouragements sincères et une réassurance quotidienne.


Et pour les parents ?
L’énurésie touche aussi les adultes… indirectement. Parents fatigués, découragés, parfois inquiets ou frustrés : il est normal de se sentir dépassé. Les nuits hachées, les lessives à répétition, la crainte de “traumatiser” son enfant… tout cela peut générer stress et culpabilité.
Au cabinet, j’accorde toujours une place aux parents. Ils ne sont pas “à côté” de l’accompagnement : ils en sont les piliers. En comprenant mieux les mécanismes en jeu, ils peuvent retrouver une posture soutenante, ni trop envahissante, ni trop distante. Je les aide aussi à :
poser un cadre rassurant sans surprotéger,
réguler leur propre stress pour ne pas le transmettre,
créer des rituels de confiance avec leur enfant,
restaurer le lien sans pression ni injonction de résultat.
En travaillant sur la relation, l’accompagnement devient un terrain d’apprentissage pour toute la famille.


Un accompagnement personnalisé
Chaque enfant est unique. L’hypnose permet d’adapter l’accompagnement à son imaginaire, à ses peurs, à sa manière de vivre la nuit.
Je propose des séances spécifiques pour les enfants concernés par l’énurésie. L’approche inclut :
des temps d’échange avec les parents,
des séances ludiques et symboliques avec l’enfant,
des outils à utiliser à la maison (histoires, objets rituels, jeux).
Vous avez des questions ? Je suis à votre écoute pour en parler en toute bienveillance.

